Don Juan, l'homme, affronte son propre mythe, au cours d'un étrange procès...
Un soir d'été, la comtesse de la Roche-Piquet, Mademoiselle de la Tringle, Hortense de Hauteclaire dite "La religieuse" et Madame Cassin se retrouvent au château de Valognes, dans la campagne normande, sur l'invitation de la Duchesse de Vaubricourt. Ces cinq femmes, aux caractères différents ont un point commun : toutes, elles ont été séduites puis abandonnées par Don Juan. Le but de la Duchesse est de faire le procès du séducteur, et de le condamner à ce qu'il redoute le plus : la fidélité. Don Juan devra à l'issue du procès épouser Angélique, sa dernière conquête, et lui rester fidèle, sous peine de passer le reste de sa vie en prison.
Lorsque Don Juan arrive, les résolutions des cinq femmes semblent s'évaporer. Alors qu'elles se promettaient de rester insensibles aux charmes du séducteur et de demeurer les juges impartiales de celui qui les a trompées, elles vont toutes chercher à se faire remarquer, usant de moqueries mesquines et de compliments qui cachent leur jalousie et leur rancoeur. Surprise : Don Juan se plie sans protester aux conditions du procès. Plus encore, il accepte la sentence avant même que le procès ait lieu : c'est un Don Juan vieilli et amer qui promet à Angélique de l'épouser et de la rendre heureuse. Resté un moment seul avec la jeune fille, Don Juan se confie : avant de la séduire, il a connu l'amour, et il l'a perdu. Il accepte de renoncer à l'inconstance et aux plaisirs pour rendre hommage à ce sentiment profond qu'il n'a connu qu'une seule fois.
Par cette attitude, Don Juan brise son propre mythe. En obtenant ce qu'elles affirmaient vouloir, les femmes perdent cette seule image qu'elles avaient du séducteur : un homme libre, volage, impitoyable, mais terriblement fascinant, qui ne recherche que les plaisirs et ne connait pas l'amour. Et aucune des femmes ne supporte l'idée de perdre ce souvenir qui les fait souffrir, mais qui les fait également vivre. Avoir été séduite par Don Juan est une gloire qui efface la honte d'avoir été son jouet. Si Don Juan n'est plus lui-même, cette honte est trop grande. Car ce n'est pas cet homme qu'elles aiment, c'est le personnage : celui qui a séduit tant de femmes que son valet doit tenir une liste de ses conquètes, une sorte de livre de comptes.
Le procès n'a plus lieu d'être. Ou plutôt : le procès du séducteur devient alors le procès de l'homme qui a remplacé le personnage qu'elles adoraient. Alors qu'elles voulaient le condamner pour avoir été Don Juan, les femmes lui en veulent maintenant de ne plus être Don Juan.
Au cours de cette pièce de théâtre en trois actes, Eric-Emmanuel Schmitt revisite le mythe de Don Juan. Ou plutôt : il l'achève. Avec un regard aigu sur les comportements humains, l'auteur fait le portrait d'un homme et de femmes qui ne sont plus des personnages de théâtre, mais bien des êtres humains, envahis par le doute, la rancoeur, par le désir d'une vie autre que celle qui est la leur. Des personnes pour qui l'image, la façon d'être, la représentation ont plus d'importance que l'être lui-même, parce qu'ils ont alors l'impression de posséder quelque chose : une part de gloire, une vie plus excitante, une place au sein de la société.
Commentaires :
Re: à propos de l'oeuvre de Schmitt
Les similitudes entre l'oeuvre de Schmitt et celle de Molière ne tiennent pas à ce qui se passe dans l'oeuvre, mais plutôt au contexte, à la reprise du mythe de Don Juan de Schmitt, qui est bien celui de Molière : il est le fameux séducteur, le bourreau des coeurs, charmant, épousant et délaissant les femmes les unes après les autres, passant de l'une à l'autre sans honte ni regret. Le procès n'est-il pas tenu par des anciennes amantes de Don Juan ?
De plus on retrouve dans l'oeuvre de Schmitt le valet de Don Juan : Sganarelle. En outre il est aussi fait mention du fils du Commandeur (acte III scène 4 de l'oeuvre de Schmitt), que Don Juan a assassiné dans l'oeuvre de Molière (Acte III scène 5 de l'oeuvre de Molière : Sganarelle : "Bon ! c'est le tombeau que le Commandeur faisait faire lorsque vous le tuâtes."). D'ailleurs lorsque le chevalier apparaît pour la première fois il fait l'automate, la statue, ce qui n'est pas sans rappeler la fameuse statue du Commandeur de la pièce de Molière.
Enfin la dernière réplique de la pièce de Schmitt, prononcée par Sganarelle "Mes gages, madame, mes gages ... Il me les a donnés !" est une référence à la dernière réplique de l'oeuvre de Molière, de Sganarelle toujours : "Mes gages, mes gages, mes gages !"
L'oeuvre de Schmitt s'inscrit donc dans la continuité de l'oeuvre de Molière (la pièce de Schmitt pourrait très bien prendre place après celle de Molière) : Schmitt reprend le Don Juan de Molière, ainsi que son histoire, et son caractère, qui forment le mythe de Don Juan, pour mieux le chambouler de manière radicale. C'est donc bien le mythe de Don Juan laissé par Molière qui est repris par Schmitt. Certes l'histoire (le procès) n'est pas du tout la même, mais justement, Schmitt se sert du Don Juan de Molière pour le dévier.
La question qui se pose est : Pourquoi avoir repris l'oeuvre de Molière et non celle de Mozart (l'opéra Don Giovanni) ou bien la version originale de Tirso de Molina ? Probablement parce que l'oeuvre de Molière est aussi une pièce de théâtre et que le mythe de Don Juan y est très bien retranscrit : le Don Juan de Molière est tellement méprisable, anticonformisme, séducteur et volage (en outre Schmitt dit qu'il "savai[t] par coeur celle de Molière").
Voilà j'espère que ma réponse te satisfait et qu'elle t'a permis de mieux comprendre pourquoi on dit qu'il existe des similitudes entre l'oeuvre de Molière et celle de Schmitt.
Re: à propos de l'oeuvre de Schmitt
J'ai lu l'oeuvre Don Juan de Charles Bertin dernièrement.
Pouvez vous me dire quel sont les similitudes et les différences entre ce dernier et l'oeuvre de Molière et Schmitt car je ne me retrouve pas très bien.
Merci d'avance
Alexandre
Re: à propos de l'oeuvre de Schmitt
merci pour ton commentaire, il ma beaucoup aider!
est ce que tu saurais porquoi on dit que le titre " la nuit de valogne" fait reference a un evenement historique?
j'ai beau cherché je n'ai pas trouvé
pourrai tu me repondre sur mon adresse msn sil te plais : maeliss1109@hotmail.fr
Re: à propos de l'oeuvre de Schmitt
voila, il y a aussi un film sur la nuit de varennes si tu veux te renseigner plus vas sur wikipedia!
=D
Re: à propos de l'oeuvre de Schmitt
Re: à propos de l'oeuvre de Schmitt
Mdr
si cé julie se serai un poquito maran !
franchemen pour que 3 filles de la 1er s2 se retrouve ici faut le faire ^^
bsxouxx et merci de votre aide
Re: à propos de l'oeuvre de Schmitt
vi c elle jlui é demandé mdr!! alor c bon tu voi ce ke c mintenant la nuit de varenne!! BzouxXx sprinteuzzzz
Re: à propos de l'oeuvre de Schmitt
j'ai une question a poser urgent !!!
est ce que la nuit de valogne peut plaire a un public actuel ? et pourquoi ?
MERCI
paon
Re: paon
Francais 1ere S1
Re: Francais 1ere S1
Et puis je tiens a remercier le createur de ce site qui nous a été d`un grand secours pour ce devoir de francais...
PS : on sait enfin que Inden est parenté aux paons pour ceux qui se demanderaient encore...
Re: Francais 1ere S1
Re: paon
bonjour j'ai lu le livre d'EE schmitt est je n'est pas compris quel était la signification du paon dans l'histoire pouvez- vous m'aider?
Re: paon
Ce paon peut être vu comme une sorte de fil conducteur, un petit effet comique à répétition. Je ne pense pas qu'il ait une signification philosophique particulière, mais bon, on l'interprète comme on veut...^^
Re: paon
Lorsque
Donc la réponse de
L’image saugrenue du paon agonisant n’est donc qu’une allégorie du temps qui passe.
à propos de l'oeuvre de Schmitt
bonjour, j'ai lu l'oeuvre de Schmitt, qui d'ailleurs n'est pas mal du tout, mais je n'ai pas trouvé de similitudes avec l'oeuvre de Molière. Poutant on m'a souvent contredis de ce point de vue là et je voulais savoir si vous les aviez remarqué? Bonne continuation pour votre site et à bientôt, Leila