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Fahrenheit 451
--> film de François Truffaut

Adaptation plus ou moins fidèle du roman de Ray Bradbury, sa plus grande force est de montrer le spectacle terrifiant des livres qui brûlent...

Voir le papier se tordre, se noircir, les pages se désagréger, les mots disparaître met très mal à l'aise, et est peut-être plus directement évocateur que les descriptions du roman.

Toutefois, la poésie de l'histoire originale est assez mal retranscrite, et un certain nombre d'éléments du livre, qui en faisaient une grande partie de l'intérêt, n'y sont pas. Le mur-écran, qui évoque dans le roman une sorte de prison d'images et de sons, devient un simple écran de télévision encastré dans un mur. Le limier, symbole de toutes les terreurs de Montag et de l'homme en général, est complètement oublié. Les autodafé ont lieu en plein jour, contrairement au roman où ils avaient lieu la nuit ; pourtant, on peut penser que cet aspect du livre aurait été merveilleusement évocateur si le film l'avait repris.

Oskar Werner, qui incarne Montag, semble en permanence comateux et passif, presque étonné de ce qui lui arrive. Il n'a pas la violence désespérée du héros qui essaye de faire lire sa femme, et sa découverte de la littérature n'est, je trouve, pas assez développée. Clarisse n'est plus la jeune fille déjantée qui se réjouit d'un rien, mais une institutrice un peu naïve ; elle reste l'élément perturbateur de la vie de Montag, mais elle n'a pas le côté joyeusement subversif du livre. Quant au discours sur les livres du supérieur de Montag, Beatty, il est tellement amputé que l'horreur tellement réaliste de ses propos n'existe plus. Ce n'est plus un personnage ambigu, dont on ne sait s'il est totalement mauvais ou s'il réfléchit, lui aussi.

Enfin, la thématique de la vitesse, du tout-provisoire, a disparu : tout est lent, long, presque archaïque. De l'univers futuriste à l'atmosphère de tension constante de Bradbury, Truffaut a créé un monde morne, poussif, parfois kitsch, et qui fait vraiment années 60.

Toutefois, ce film reste une sorte de complément du livre, en proposant une vision parfois plus vaste du monde de Montag. Les gens qui, inconsciemment, ont besoin de toucher quelque chose de doux - leur visage, une fourrure, un manteau - pour retrouver comme ils peuvent un contact avec les autres qu'ils ont perdu. L'attitude de ceux qui dénoncent leur voisin en jetant une photo dans la boîte aux lettres de la caserne. Le regard hypnotisé de Linda, la femme de Montag, devant son écran de télévision.

Mais à comparer (je crois que vous devez vous en douter, à présent), je préfère la poésie du roman aux images du film.

Ecrit par Sacha, le Mardi 27 Juin 2006, 13:19 dans la rubrique Images.

Commentaires :

Anonyme
27-06-06 à 21:36

moi aussi je préfere le livre au film.