Emportez votre serviette et Don't Panic.
Arthur Dent est un Anglais comme les autres : il aime le thé, et mène une vie paisible dont la banalité n'a d'égal que la tranquillité. Un beau matin, un jeudi – ce doit être pour ça, il n'aime pas les jeudis – il apprend que sa maison va être détruite pour faire place à une autoroute. Ses ennuis ne font qu'empirer quand il apprend qu'il ne s'agit pas que d'une simple autoroute anglaise, mais d'une voix express spatiale, et que toute la Terre, concernée par ce problème, doit être détruite pour les bienfaits de la circulation galactique. Mais la bizarrerie atteint son paroxysme quand il apprend que Ford Prefect, son meilleur ami, est en réalité un extraterrestre originaire d'une petite planète voisine de Bételgeuse. Tout fout le camp, et avant même d'avoir pu dire au revoir à sa maison et sa planète, Ford et lui s'infiltrent dans un vaisseau Vogon, peuple plus rigoureusement administratif que méchant. La Terre explose. Ford et Arthur quittent, indépendamment de leur volonté, le vaisseau Vogon, et sont recueillis par le Heart of Gold, le vaisseau le plus rapide de la galaxie. Là ils rencontrent l'équipage : Marvin, un robot dépressif, Zaphod Beeblebrox, président de la Galaxie qui s'est autokidnappé, et Tricia Mc Millan, jeune terriène qui a quitté la Terre quelques temps avant sa destruction. Destination : Magrathea, planète mystique que Zaphod cherche à atteindre, lui-même ignore vraiment pourquoi.
The Hitchhiker's Guide to the Galaxy est le paroxysme de ce qu'on appelle le non-sens et l'humour british.
Cette « trilogie en cinq volumes » raconte les aventures d'Arthur Dent et de ses compagnons, tous plus tarés les uns que les autres.
Les cinq volumes sont respectivement :
The Hitchhiker's Guide to the Galaxy
The Restaurant at the End of the
Universe
Life, the Universe, and Everything
So Long and Thanks for All the Fish
Mostly Harmless
Le premier volume (qui a donné
son nom à la série) nous explique que les hommes ne
sont pas les créatures terrestres les plus intelligentes, qu'à
une époque la construction de planètes sur-mesure était
à la mode, et que le réacteur à improbabilité
est une invention formidable. Dans le tome deux on prend une table au
Restaurant at the end of the Universe et on assiste à la dite
fin de l'Univers, avant d'atterrir dans un vaisseau rempli de colons
fonctionnaires, agents commerciaux et marketings et barbiers. Les
autres tomes continuent sur cette lancée.
Et, le plus important, on apprend que
la réponse à propos de la vie, de l'universe et du
reste est 42.
On va de délire en délire,
et on se demande si ça s'arrête un jour.
Non évidemment. Car il s'avère
que la Galaxie est bien plus déjantée qu'il n'y paraît
au premier abord, et que les mots « calme »
« sérénité » et « absence
de dangers de morts et autres évènements peu propices à
la méditation » n'y ont pas cours.
On s'essouffle parfois face à ce rythme effréné. On a du mal à suivre l'auteur dans certains de ses délires, et on le laisse de temps en temps continuer tout seul, pour le rejoindre après une petite pause.
Mais disons le franchement : on ne s'ennuie pas. Pour peu que l'on soit sensible à cet humour si particulier (et je sais que pour certains c'est difficile) on rit aux larmes presque à chaque page, on s'amuse, on devient aussi déjanté que l'Univers qui nous est dépeint. On se lie très vite à cette Galaxie et à ses habitants, on y entre, et on finit presque par ne plus s'étonner de ce qui s'y passent. Non pas qu'on s'en lasse, mais on en devient coutumier, ou, pour être plus exacte, on devient un véritable habitant de cette Galaxie.
On finit par être un membre de l'équipage du Heart of Gold. On se moque de Marvin, robot à l'intelligence extraordinairement développée et par conséquent constamment dépressif, on boit un Pan Galactic Gargle Blaster avec Zaphod, on s'occupe de sa serviette avec Ford, on s'étonne de l'intelligence de Trillian et on maudit la Galaxie avec Arthur.
L'écriture, pour revenir à des considérations plus traditionnelles, sans être transcendante et révolutionnaire est efficace et la langue anglaise est très bien maniée. On sent une aisance littéraire chez Douglas Adams, une envie de s'approprier les mots et, à l'occasion, d'en créer. Écriture plus familière qu'aristocratique qui colle tout à fait à l'ambiance du livre. Tant les dialogues que les descriptions sont plutôt réussis, et on ne peut que se délecter de cet anglais si fluide et beau à voir.
Un excellent livre donc, pour peu qu'on ait l'esprit tordu. Ça fait du bien et ça rafraîchit.
Commentaires :
A noter que l'adaptation ciné, sans être tout à fait désastreuse (ça colle quand même bien à l'esprit, même si ça mélange les livres) est à des milliers d'années lumières des livres.